Stefan Kipfer est politiste et chercheur urbain dans la Faculté des Etudes d’Environnement à l’Université York, Toronto. Il s’intéresse aux théories politiques et sociales et au rôle de l’urbain, l’urbanisation et les rapports villes-campagnes dans les transformations historiques du capitalisme. Il est l’auteur de nombreaux articles et chapitres aussi bien que de plusieurs livres, incluant : Space, Difference, Everyday Life : Reading Henri Lefebvre (2008, avec Kanishka Goonewardena, Richard Milgrom, Christian Schmid) et Gramsci, Nature, Space, Politics (2013, avec Mike Ekers, Gillian Hart, Alex Loftus).
Depuis des années, les théories urbaines marxistes et les courants anticoloniaux ont démontré le rôle central de l’aménagement du territoire et des politiques coloniales dans le développement du capitalisme. Le défi de Stefan Kipfer est de montrer comment ces deux dynamiques s’articulent et s’incarnent dans les stratégies étatiques «contre-révolutionnaires» et les processus d’urbanisation globale, fracturée, hétérogène et avec des temporalités plurielles. Ce livre, composé de textes modifiés et actualisés datant de la période entre 2004 et 2018, propose un dialogue entre les critiques de Henri Lefebvre et celles de Frantz Fanon. Ce dialogue veut contribuer à l’analyse des aspects néocoloniaux des processus d’urbanisation, qu’il s’agisse des espaces métropolitains (Paris) ou bien des réseaux et des infrastructures qui lient d’autres espaces urbanisés dans le monde (Les Antilles françaises et les périphéries canadiennes). L’auteur s’interroge aussi comment les interventions urbaines postfordistes – incluant la planification de la diversité et de la mixité sociale – ont répondu en partie aux luttes de la période de «1968». Il s’agit aujourd’hui de retracer, dans les transformations urbaines capitalistes, les stratégies néocoloniales et le racisme d’État.
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