Une effervescence d’alternatives jaillit ici ou là, portées par des associations citoyennes, des coopératives, des collectifs qui n’hésitent pas à zader afin de vivre au plus près de leurs convictions. Ceci n’est pas nouveau. Mais à bien observer ces expérimentations, l’on voit que la biorégion apparaît en creux comme le lieu même de leur pérennité et de leur originalité. Ce terme, relativement récent dans le débat politique français, a déjà une longue histoire qu’il ne faut aucunement oublier, aussi bien en Californie qu’en Italie, par exemple. Le biorégonalisme nord-américain s’organise sur la base des bassins-versants tandis que l’école territorialiste italienne vise un biorégionalisme comme une mondialisation par le bas, reposant sur la conscience du lieu et l’auto-administration des communes

L’objectif des deux journées de janvier est de préciser cet « horizon biorégional » en mêlant les approches, revisitant l’histoire et en recensant les tentatives en cours en Europe à partir de témoignages et de partages d’expériences.

En complément nous organiserons, en mai prochain, une rencontre-hommage à la Planet Drum Foundation qui vient de fêter ses 50 ans, en présence de Judith Goldhaft, Stephanie Mills, Sacha Todorov et de la projection du film, The Diggers d’Alice Gaillard.

Cette rencontre est dédiée à Alberto Magnaghi (1941-2023), qui nous a quittés en septembre.

L’heure est aux luttes et aux soulèvements de la Terre pour la préservation de l’eau comme bien commun, contre les « grands projets inutiles » (du Triangle de Gonesse à l’A69), pour l’interdiction du glyphosate ou autres pesticides nocifs, pour la plantation de haies, pour la multiplication d’expérimentations écologiques dans tous les domaines.

De la boulangerie à la pédagogie, de l’autonomie alimentaire à celle de l’énergie, du déploiement du vernaculaire à l’extension du domaine des communs, les expérimentations se multiplient.Par cette rencontre, nous voulons faire circuler les idées, les alternatives, les expériences…Il s’agit de zader ! Ce verbe ne désigne pas seulement la contestation d’une décision écologiquement absurde, mais une émancipation en acte…

Même si nous sommes persuadés que l’écologie est une méthode combinant processus, transversalité et interrelations, nous découperons ces deux jours en quatre « moments » axés sur quatre « entrées ».Les noms qui figurent dans le programme sont ceux des introducteurs et intervenants chargés de poser les bonnes questions et d’alimenter la discussion collective, il n’y a pas de conférences et de power point. Nous (les organisateurs) préviendrons ces complices afin qu’ils puissent se préparer sans accaparer la parole plus de 10 minutes à la fois…

Entrée libre et gratuite (inscription recommandée).

Déjeuner à prix libre (inscription obligatoire). À titre indicatif, le déjeuner nous coûte 15€/pers.

Vous pouvez bien sur venir avec votre déjeuner et vous joindre à nous. Le convivialité se manifeste pendant le repas !

Samedi

10h-12h45 : 1ère conversation

Géohistoire de biorégionalisme

animateur : Paolo Stuppia

intervenant.e.s : Maële Giard, Thierry Paquot, Mathias Rollot.

répondant.e.s : Yves Cochet, Philippe Vaillant, Sacha Todorov.

13h : Déjeuner préparé par l’Osteria, café associatif

14h30-17h30 : 2e conversation

Agroécologie & bassins versants

animateur : Marin Schaffner

intervenant.e.s : Inès Dejardin, Jacques Delamare, Laura Centemeri.

répondant.e.s : Franck Ginisty, Clémence Mathieu, Agnès Sinai.

Dimanche

10h-12h45 : 3e conversation

Politique des luttes

animatrice : Agnès Sinaï

intervenant.e.s : François Guerroué, Geneviève Pruvost, Lucie Dubois (sous réserve).

répondant.e.s : Marie Menant, Alice Leroy, Damien Darcis

13h : Déjeuner préparé par l’Osteria, café associatif

14h30-17h30 : 4e conversation

Design éco-social & ménagement des territoires

animateur : Martin Paquot

intervenant.e.s : Ambre, Ludovic Duhem, Richard Pereira, Élisabeth Taudière

répondant.e. : Camille Besombes, Thierry Paquot, Mathias Rollot.

Organisateurs

Counterculture History Coalition : Fondée en 2022, elle a pour mission de préserver l’histoire de la contreculture et de mettre à la disposition du public les collections d’entretiens, de photographies et d’autres matériaux de ses membres, parmi lesquels figurent des universitaires, des archivistes, des artistes et des militant-e-s. Son principal axe géographique s’étend d’Eugene, en Oregon, à la région de San Francisco, en Californie. Cette zone englobe non seulement des lieux et des personnalités bien connus de la contreculture, mais aussi des milliers d’autres dont les histoires restent à retracer. Dans une perspective comparative, la CHC collabore également avec des chercheurs-ses d’Europe et d’Australie. (https://chcoalition.org/)

Hydromondes est un collectif pluridisciplinaire qui mène un peu partout en France des enquêtes populaires sur l’eau, les rivières et leurs bassins-versants. Inspirées par le biorégionalisme, ses actions se déploient à la croisée des arts, des sciences et des luttes. (http://hydromondes.org/)

Institut Momentum : Depuis sa création à Paris en 2011, l’Institut Momentum est un laboratoire d’idées centré sur des thèmes tels que la décroissance, l’Anthropocène, les effondrements, les biorégions, les low-tech, les systèmes alimentaires, le rationnement et la résilience. L’Institut Momentum vise à animer une conversation transdisciplinaire au carrefour de la science, de la politique, de l’activisme et des arts. (www.institutmomentum.org)

Revue Topophile, l’ami.e des lieux | la revue des espaces heureux interroge écologiquement notre rapport au monde, aux espaces et aux lieux, aux environnements bâtis et naturels, elle questionne nos manières de bâtir, d’habiter et de penser afin de demeurer pleinement et justement sur la Terre. Elle s’organise autour de trois parties : Savoir, la revue des idées | Faire, la revue des réalisations | Rendez-vous, la revue des événements. (https://topophile.net/)

avec la complicité des éditions…

Eterotopia France est un lieu de production, de recherche et de comparaison avec une perspective européenne, tout en portant une attention particulière sur les rapports entre la France et l’Italie. Aussi bien dans ses choix éditoriaux que dans les rencontres qu’il organise, Eterotopia France propose deux principaux axes. Le premier vise à reprendre les classiques de la pensée moderne dans différentes disciplines telles que la philosophie, l’architecture, l’urbanisme et l’art contemporain. Le second, au caractère plus expérimental, cherche à porter à connaissance des recherches et des thèmes innovants, travaux effectués en général par de jeunes auteurs dans ces mêmes domaines. Les éditions Eterotopia ont publié en français les écrits d’Alberto Magnaghi. (https://www.eterotopiafrance.com/)

Wildroject : « Comment réorganiser les sociétés humaines dans leurs relations au vivant, pour mettre un terme à l’extinction en cours de la vie sur Terre ? » Telle est la tâche à laquelle veut contribuer Wildproject, une maison d’édition indépendante qui a œuvré dans la décennie 2010–2020 à importer et acclimater en langue française les pensées de l’écologie. (https://wildproject.org)